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Si vous voulez vous même réaliser un film ou tout autre projet.

Après mon retour en France et l’expérience d’un chantier jeune au Sénégal, mon rêve était de retourner dans la ville qui avait accueilli pendant un mois, Saint-Louis du Sénégal, et tourner là-bas un documentaire. Sur quoi exactement, je ne le savais pas encore. C’était juste une rêverie qui m’occupait le temps d’un trajet en métro. J’entamais à cette époque une licence de filmologie à Lille 3. Un cours m’enthousiasma particulièrement, c’était l’atelier documentaire, le mercredi après-midi. J’aurais pu très vite être déçue car bien que portant le titre d’atelier, ce cours soit une véritable introduction théorique à la réalisation de documentaire. Cependant ce fut grâce à lui et surtout au professeur qui l’animait, Louisette Faréniaux, que je passa à la réalisation. Nous devions pour valider ce module rédiger un dossier qui correspondrait à la préparation d’un documentaire sans pour autant avoir à le réaliser. Et le passage de la réalité au rêve pris la forme d’un lapsus.

A la sortie du premier cours, on me demanda si je savais déjà quel sujet allait traiter mon documentaire. Je répondis spontanément « Saint-Louis du Sénégal » et en même temps que je fis sourire mon interlocuteur, j’étais horrifiée par ce qui venait de sortir de ma bouche. Comment ai-je pu dire une chose pareille et en plus à mon insu ? Paniquée, je ne pus faire autre chose que je m’enfonçais dans ce qui me paraissait un gouffre de prétention, d’orgueil et surtout de naïveté. A sa question « avec quoi tu va tourner ?», je répondis avec du 35 mm et celle « quand ?» cet été… Par la suite, comme une menteuse condamnée à mentir éternellement je répondis toujours la même chose et comme une mythomane, j’ai commencé à y croire. Cela avait pour inconvénient, me semble-t-il, de partir dans un projet irréalisable jusqu’au jour où j’ai rencontré Yann et Florent durant un intercours. Tous deux étudiants en licence de filmologie comme moi, nous en sommes venus naturellement à parler de notre projet de documentaire. C’était devenu un sujet que je redoutais car j’avais l’impression de devoir m’excuser pour ce que je disais. Curieusement, ils me posèrent des questions du genre celles qui vous font avancer dans votre réflexion même si à l’époque je n’avais pas encore élaboré une réflexion quant à mon sujet. Yann m’appris par la suite qu’il avait certains contacts au niveau de Saint-Louis et Florent connaissait déjà la ville grâce à des documentaires.

Très vite, nous avons commencé à travailler ensemble. Nous avons redéfini également le sujet et les moyens pour l’aborder. Nous furent très sérieux dès les premières réunions, chose qui m’a tellement surprise que j’acquis très vite la certitude que nous allions tourner ce film. Huit mois après notre première réunion de travail, nous tournions sous un soleil de plomb notre premier film.

Ce que j’ai appris de cette expérience vous semblera sans doute banal mais je pense que cela pourra vous redonner du courage après certains entretiens avec des financeurs. La réussite de notre projet provient sans doute du fait que nous n’avons jamais envisagé un éventuel échec. Certes, tant que nous n’avions pas reçu toutes les subventions nécessaires, nous doutions tous les trois mais l’échec restait entre nous un sujet tabou que nous refusions d’aborder. L’entêtement et la motivation demeurent les clefs de la réussite de n’importe quel projet, cela ne signifie pas cependant qu’il faut refuser toutes critiques ou toutes modifications par rapport au projet initial, au contraire certaines peuvent vous aider à améliorer considérablement votre projet. Je me souviens des différentes personnes que nous avions contactées pour ce projet, certaines ont été réellement formidables et nous leur devons beaucoup, mais d’autres n’accordaient à notre projet qu’une attention parfois dédaigneuse. Certains également portaient un jugement très sévère sur notre projet et ne formulaient que des critiques à vous faire perdre tout espoir mais cela, en plus d’être formateur, n’avait que pour unique but de nous booster dans la préparation du film. Aussi, le meilleur conseil que je puisse vous apporter est de mener la préparation de votre projet avec la certitude que vous allez l’accomplir. Votre grand-mère vous le dira : à cœur vaillant, rien d’impossible.

Je repense aussi aux personnes qui, bien qu’enthousiastes, ne nous donnaient plus signe de vie après le premier entretien. Entre les rendez-vous oubliés ou évités et les «désolé mais maintenant ce n’est pas possible», nous avions du mal à faire avancer notre projet. Aussi dans ces moments, il faut être, passez-moi s’il vous plaît l’expression, tout simplement chiant, mais en restant humble. Ce n’est pas vraiment une question de dosage mais plutôt d’attitude : vous vous excusez toujours avant de formuler votre requête mais vous la formulez jusqu’à avoir obtenu satisfaction. Incitez toujours et oubliez ce qu’on vous a inculqué lorsque vous étiez enfant, à savoir : ce n’est pas bien de réclamer.

Par ailleurs, il est préférable dans la préparation d’un projet et notamment dans le montage financier du projet de contacter le maximum de financeurs possibles même si des fois vous avez l’impression que votre projet ne rentre pas dans leurs critères. N’hésitez pas à reformuler la présentation de votre projet pour qu’il soit en adéquation avec les attentes de vos partenaires. Honnêtement, je peux avouer n’avoir jamais menti à un financeur par contre j’ai souvent arrangé la réalité à notre avantage… Notre projet était tout le temps le même mais nous incitions su certains aspects selon la personne que nous avions en face. Aussi, par exemple, face au jury du CROUS, nous avons particulièrement mis l’accent sur les retombées qu’aurait le projet sur les étudiants de Lille. Attention, cette pratique a des limites : vous pouvez changer la présentation de votre projet en favorisant certains aspects mais jamais en modifier le contenu. Il faut toujours remplir vos engagements vis-à-vis de vos partenaires, c’est la meilleure solution pour pouvoir réaliser par la suite un autre projet.

Pensez toujours à soigner les apparences, certaines personnes y sont particulièrement sensibles et, c’est dommage de dire cela, y voient un gage de professionnalisme.

Pour les adresses de partenaires possibles, je laisse le soin au CRIJ ou au Point Jeune de vous renseigner. Il en existe un dans chaque ville.

Voilà, je pense qu’il ne reste qu’à vous dire bon courage !

Cécile Décaudin

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